41) Chacaltaya & Huayna Potosi, 6 au 9 juin


Huayna Potosi 6088m

  


Après cette expédition au lac Titicaca, Olivier et Lulu était supers motivés pour gravir un sommet à 6000m. On a opté pour le Huayna Potosi à 6088m car il est assez facile techniquement et surtout il est superbe.
C’est d’ailleurs la montagne que l’on voit au début de tous les films Paramount, la grosse montagne pleine de neige et de glace. On flippait à mort avec Lulu car là, ce n’est pas comme au Misti au Perù, c’est avec crampons, piolets, veste de ski et tout et tout…
Rémi et Oliv étaient assez confiants mais ce n’est pas facile car à cette altitude, tout est possible ! Bon du coup pour s’acclimater avant l’ascension, on a décidé d’aller sur la piste de ski la plus haute du monde à Chacaltaya. Finalement avec le réchauffement climatique, y’a plus beaucoup de neige. On est quand même monté à 5400m, fait une petite balade de 1h et redescendu par des chemins que Remi n’a pas du tout aimés (genre des routes avec un vide impressionnant)…  Mais on a bien rigolé et surtout y’avait une vue magnifique sur La Paz, le Huayna Potosi et le lac Titicaca.







L’après-midi on a été à l’agence essayé nos tenues pour l’ascension du lendemain et c’était bien comique car c’est du matériel bolivien quand même… Tout est un peu pourri ou trop grand…
M’enfin ça ira bien pour les 3 jours qu’on a prévu pour ça !

Lundi 7 juin : levés 8h, 2h de route pour le premier refuge à 4700m.
2 guides Mario et Franz pour nous 4 plus une Allemande Marie-Claire.
Le programme de la journée était assez tranquille, c’était une initiation à l’escalade sur glace avec les crampons et les piolets. On a passé l’aprèm à jouer au pied du glacier… On a eu des bons fous-rires en voyant les chaussures que Remi avait trouvé : du 49 au lieu d’un petit 44… Du coup, il avait des pieds de géant et arrêtait pas de trébucher sur le glacier ! Il marchait comme un clown…
Mais bon, on a tous réussi à gérer ses nouveaux éléments sans problème. Lulu était très à l’aise dès le début, ces années d’escalade l’ont bien aidés... Oliv aussi était bien tranquille sur les crampons ! Et puis le soir, on a eu droit un bon repas préparé par Franz puis une nuit en dortoir dans le refuge…









Les maxi-chaussures...

Le premier refuge

Mardi 8 juin : levés 7h30, 3h de marche sur les cailloux pour aller au deuxième refuge à 5200m environ.
La montée était assez difficile car on avait de gros sacs pour transporter notre matériel, de l’eau et un peu de nourriture. Et puis le chemin était fait d’escaliers de taille irrégulière qui te cassent bien les jambes avant d’attaquer le vrai morceau…
Bon finalement, on est arrivé au refuge vers 13h, on a mangé et on s’est reposé tout l’après-midi. On a diné à 17h30 puis dodo vers 18h car le lendemain, le réveil était prévu pour minuit et demi ! Olivier depuis la veille ne se sentait pas très bien, il avait de fortes douleurs à l’estomac… Il n’a rien pu manger de la journée.
Lulu quand à elle était nickel jusqu’à 4h de l’aprèm, elle a commencé à avoir des maux de tête qui se sont transformés en migraine… Avec Remi, on avait la forme et on croisait les doigts pour que nos 2 loustiques puissent être en forme le lendemain car quand même c’était eux qui voulaient monter! Nous après le Misti où on avait eu tellement mal, on était pas vraiment pressé de gravir d’autres sommets…



Franz



Le deuxième refuge

Mercredi 8 juin : levés 0h30, départ pour l’ascension vers 1h30 et retour à La Paz vers 16h.
Au lever bonne nouvelle, Lulu n’avait plus mal à la tête, elle était en forme et Oliv allait mieux. Nous avons pris le petit déjeuner dans le bordel ambulant et voilà pas que je me suis rendue compte que j’avais oublié mes gants au refuge d’en dessous. Et j’avais perdu mon bonnet dans la montée la veille. Je commençais à paniquer sévère à l’idée de monter à 6000m sans équipement, heureusement qu’un guide sympathique et 2 français m’ont sauvé de cette galère!!!
Par contre la mauvaise nouvelle est qu’Oliv, après avoir avalé un maté de coca et un bout de brioche était repris de crampes à l’estomac et avait très envie de vomir… Marie-Claire notre copine allemande n’est pas en très grande forme non plus, la nuit a été difficile pour tout le monde à cette altitude !
M’enfin nous partons avec Mario et Franz qui sont un peu stressés car il faut se dépêcher. Nous faisons 2 cordées, Lulu et Marie-Claire avec Franz et Remi, Oliv et moi avec Mario.
Après 20m, Oliv décida de redescendre, il ne se sentait vraiment pas bien et ne pouvait pas suivre. Nous sommes partis devant avec Mario, Lulu est restée derrière avec Marie-Claire qui avançait vraiment comme une tortue car elle ne se sentait pas bien !
La suite de l’histoire nous la saurons en redescendant vers 10h30 environ au refuge.
Nous avons donc commencé l’ascension dans la nuit noire, il faisait froid mais on avait mis un paquet de couches… Mario était assez pressé et imposé un rythme soutenu, il ne voulait que l’on fasse trop de pauses. Ce n’a pas plus à Remi qui n’a pas aimé son attitude. M’enfin on a continué en serrant les dents.
Vers 6h, Remi commençait à être à bout de nerf, il en avait marre. Heureusement le soleil s’est levé et on a pu admirer les paysages qui nous entouraient, c’était magnifique, on avait la vue sur l’Amazonie dans les nuages et le glacier avec ces crevasses… Impressionnant !
Là, Mario nous a dit que le sommet était à portée. On a continué en marchant de plus en plus doucement car on était quasiment à 6000m.







Rémi s'est arrêté là.
Le sommet était juste au dessus...

Remi étant sans force sur la fin, j’ai décidé de continuer seule avec le guide. La dernière heure était vraiment difficile car très verticale. Il fallait donc y aller au piolet et aux crampons et je n’étais pas très loin de craquer moi aussi… Mais j’avais vraiment envie d’y arriver car être à 6000 et ne pas aller au sommet est frustrant !
Après le passage vertical, il fallait longer une crête sur une centaine de mètres, c’était totalement incroyable, il y avait du vide des 2 côtés et le chemin était large pour à peine 2 chaussures…
Et enfin, on y était… J’ai crié, j’étais super contente car quelle aventure! Et quel paysage!!! On a pris quelques photos avec Mario et puis on est redescendu car on avait encore de la route et surtout Remi nous attendait à 6001m en dessous.

6088m

La crête pour monter

Le vide à côté de la crête... 
Ça rend pas comme en vrai mais c'était la folie!



Né contente...

Passage vraiment raide... 
Né peur car Mario ne voulait pas m'assurer! Alors que les autres l'étaient...



C’était mieux pour lui qu’il ne soit pas venu car avec son vertige, ça aurait été très difficile… En tout cas, quand on l’a retrouvé, il était gelé, il avait un début de mal de crane persistant, on a donc foncé pour descendre.
Ça a été l’horreur pour moi car je n’avais plus de jus et j’étais première de cordée, du coup j’avançais trop doucement pour Remi qui fonçait avec ses grandes jambes!
On a mis 1h30 pour redescendre au refuge, on était sur les rotules avec Remi mais fiers d’être monté. 




Par contre, la prochaine fois que quelqu’un souhaite faire un sommet, ne comptez pas sur nous… Demandez à Lulu et Oliv…

D’ailleurs en parlant de Lulu, voilà comment ça c’est passé pour elle :

Lulu : « Je suis partie avec Marie-Claire, une jeune allemande qui avait le mal de l’altitude et qui n’avait absolument rien avalé depuis 3 jours. Autant dire que je n’étais pas trop rassurée. En plus, Oliv est redescendu au bout de 10m, j’étais déçu pour lui, surtout que c’est lui qui voulait vraiment faire cette ascension.
J’ai donc vu Juju, Rémi et Mario le guide partir devant tandis que notre cordée avançait péniblement, étant donne que Marie-Claire avait des nausées tous les 5 mètres.
J’ai essayé de lui dire de redescendre si elle ne se sentait pas mais elle a voulu continuer quand même.
Et au bout d’une heure, comme je le pressentais, elle a voulu redescendre au gite. Sauf qu’elle n’avait pas pensé que si elle redescendait, moi aussi. J’étais déconfite, on avait fait une heure de marche et me voilà obligée de redescendre.
On a entamé la descente après de nombreuses déblatérations car Marie-Claire était embêtée pour moi. Apres une demi-heure de descente, on croisa des amis français avec qui on avait sympathisé la veille. Ils ont décidé de me prendre avec eux en attendant que le guide ramène Marie-Claire au gite et remonte me chercher. C’était des alpinistes assez expérimentés, ils faisaient l’ascension sans guide. J’ai marché avec eux une heure trente, deux heures, le truc c’est qu’ils avançaient à un rythme beaucoup plus soutenu que moi. Autant dire que quand le guide nous a rejoint, j’étais lessivée. Nos amis français sont repartis de leur côté et je me suis retrouvée seule avec Franz qui ne parlait pas un mot d’anglais et moi pas un mot d’espagnol. Et avec tous ces rebondissements, il était déjà 6h du matin et j’étais loin du sommet.
On a commencé à grimper, mais au bout d’une heure j’étais à bout, il n’était pas sympa du tout, il me disait que j’avançais trop doucement, qu’il était trop tard pour aller au sommet. Bref après une heure de marche avec lui, j’ai jeté l’éponge !!!
Je suis retournée au gite avec regret, déçue de ne pas avoir continué.
Je me suis arrêtée à 5600 m de dénivelé, voila c’est pas pour tout de suite le 6000m, il va falloir qu’on retente l’expérience avec Oliv. »

Après s’être reposés une heure, mangés un peu, nous sommes redescendus au premier refuge en 1h30-2h. J’avais les jambes complètement cassées et j’étais la dernière. Bizarrement Marie-Claire et Oliv étaient les premiers, ils étaient frais les 2 loulous.


Arrivée au refuge : J'ai mal !



Une fois en bas, nous avons repris un minibus pour nous ramener à l’hôtel. On a pris une douche magique, on s’est reposé tout l’après-midi et on s’est préparé pour la suite du programme.






Ju

8 commentaires:

  1. SUPERBE!!! Toutes mes félicitations, les loulous! En plus vos photos sont fabuleuses, je ne sais pas comment vous avez eu la patience (et les doigts non gelés) d'en prendre d'aussi appliquées;-) Je vous les piquerais bien.
    Je suis d'accord avec vous, vos guides n'étaient pas vraiment sympas, d'après ce que vous relatez (et le matos pas vraiment à la hauteur non plus). Il y a une agence qui semblait excellente (Travel Tracks dans la rue Sagarnaca), pour les suivants.
    Aller, encore bravo, et au prochain!

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  2. bravo ! magnifique ! belles photos, ascension difficile mais réussie pour Juliette, le vertige pour Rémi il l'a géré au mieux, continuez ànous faire voyager, à plus!
    Monique

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  3. La grande classe les p'tit gars !! Des bisous

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  4. Bravo Juliette! C'est impressionnant ce que tu as fait ! On va t'envoyer nos pathétiques footballeurs pour leur dégonfler leurs grosses têtes . Ne dites pas que vous êtes français c'est trop la honte. Bisous a tous.

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  5. Féloches ma cousine... C'est magique de forces d'avoir fait ca !!
    Je vous embrasse tous les 4 !
    Cousin

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  6. Franchement génial!! En tout cas bravo Juliette, moi je serai morte en route! Biz à vous 2

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  7. eh bah pinaise, ca faisait un moment que je n'étais pas venu faire un tour sur votre blog mais pour le coup j'en ai pris plein les yeux. Félicitations à vous tous pour cette motivation (un petit plus pour Juliette quand même... mais ca ne m'étonne qu'à peine ;) ) et moi qui fais le malin avec mon mont Blanc... :-(

    Maintenant à vous l'Aconcagua et c'est parti pour les Seven Summits !!! :-)

    Grosses bises.
    Ben.

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  8. ah oui j'oubliais, Juliette ta photo du retour au refuge est, je pense, COLLECTOR !!!! j'adore !!!

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