45) Salar de Uyuni, 20-24 juin








Les retrouvailles à Potosi avaient bien commencé, l’ipod était retrouvé, moi de meilleure forme et on était à l’heure pour le bus. Comme rien n’est prévisible en Bolivie, le bus qu’on devait prendre (un semi cama) n’est pas parti car soit disant il n’y avait pas assez de personnes, du coup on s’est retrouvé dans un bus de misère où on n’avait pas de quoi poser nos jambes….l’horreur commençait. La route, enfin le chemin faisait vibrer les fenêtres afin d’éviter de dormir. Pour arranger le tout, en plein milieu de la nuit le bus s’arrête mais… ne redémarre pas… Panne !!! Heureusement un autre bus s’arrête, je ne sais pas ce qu’ils ont fait, mais une demi-heure plus tard, on est reparti… Ouffff. En même temps on n’était pas si pressé que ça, car l’arrivée était prévu pour 5h du matin à Tupiza (le terminus)… Alors ne me demandez pas pourquoi il arrive si tôt, ça c’est l’organisation bolivienne. En plus, au moins 3 bus par jour vont à Tupiza, mais tous partent à la même heure pour arriver si tôt. Je ne sais pas comment les compagnies ne font pas faillite...Quelle idée de partir en même temps !
On est donc arrivé à Tupiza à 6h30 où la femme de l’agence avec qui on avait réservé nous attendait depuis une bonne heure dans le froid. Très gentille, elle nous a amené chez elle pour qu’on se lave un peu (car durant les 4 jours ça va être plutôt difficile) et nous offrir un bon maté bien chaud.
On a choisi de partir de Tupiza pour faire le Salar d’Uyuni, cela nous permet de ne pas être avec la multitude de 4x4 partant d’Uyuni et puis c’est sur 4 jours.
Deux 4x4 étaient affrétés, un pour nous 4 et un autre pour 2 suisses allemands Mathias et Andrea, un français David et une franco-allemande Claudia, sympathiques comme tout.
On nous avait recommandé un chauffeur qui ne fut pas à la hauteur de ce qu’on attendait, il nous expliquait vaguement les différents sites qu’on voyait mais à part ça, durant 4 jours, ça a été silence radio. On est parti également avec une cuisinière très gentille qui nous a préparé de succulents repas, très copieux voir trop, vu qu’on n’a fait que du 4x4, du 4x4 et du 4x4. C’est vrai que 1500km de piste en 4 jours, c’est pas mal quand même…


Voila maintenant place aux détails de ces 4 journées merveilleuses avec des paysages complètement ahurissants.

1er jour






Départ vers 8h. Première impression, il y a 2 banquettes mais celle de derrière est très limite pour poser les jambes, du coup on décide de tourner toutes les 2 heures afin d’éviter les escarres.
2ème impression on sent que ce tour va être superbe, déjà en partant de Tupiza on aperçoit des montagnes rouges puis de multiples couleurs comme au passage de « El Sillar ».


On a beaucoup roulé le premier jour en ne s’arrêtant que 3 ou 4 fois, comme par exemple dans un village minuscule au milieu de rien où on se demandait de quoi vivaient les gens. Eh bien ils vivent grâce aux lamas, d’élevage pour la laine mais principalement pour la viande. L’autre économie est l’exploitation minière, il n’y a pas de grandes entreprises mais de petites associations exploitant de multiples minéraux (zinc, argent, plomb, borax, lithium…)
Ça a l’air bien rude de vivre ici à plus de 4000m dans un vent froid, avec les rios qui ne dégèlent même pas la journée. Faut le rappeler également nous sommes en hiver, du coup il fait beau, il ne pleut jamais, mais dès que le soleil se couche c’est le froid polaire qui arrive.
Nous sommes également passés dans un village maudit et hanté par les fantômes des esclaves-mineurs exploités par les espagnols y’a quelques années…






Trop de 4x4, ça endort... 
Surtout après la terrible nuit dans le bus!

Nous avons assisté le soir, de la voiture, à un magnifique couché de soleil sur des étendues de terre, de montagnes immenses. En arrivant à notre refuge, on n’a pas fait long feu, après le repas. Vite vite dans nos sacs de couchage avec une tenue digne de ce nom et 2-3 couvertures au dessus.




2ème jour


On nous appelle la bande des bonnets péruviens...
Et on a trop la classe avec!

Vigognes




Pour ne pas changer des vieilles habitudes, j’ai été encore malade durant la nuit ce qui a le don de m’énerver de plus en plus. Pas simple alors de se lever dans le froid et partir pour une journée en 4x4.
Enfin, je ne vais pas me plaindre car les paysages sont à la hauteur de toutes nos espérances. Ce jour là, nous avons vu un paquet de vigognes, un petit lama tout joli en voie d’extinction vivant seulement sur les hauteurs. Durant  toute la journée, nous ne descendrons pas en dessous de 4400m.
Les montagnes aux alentours et les lacs sont chargés, très chargés de différents minéraux qui sont extrais en Bolivie pour une misère, puis vendu généralement au Chili qui affine le tout. En gros, c’est le Chili qui encaisse les bénéfices.
Nous sommes passés devant un lac blanc, « el lago Kollpa », où est extrait du borax, un minéral servant dans la constitution du shampoing et d’autres choses dont je me rappelle plus bien. Merci à Oliv et Lulu si vous pouvez agrémenter mes explications !!! (Ça m’étonnerait, ils ont dormi toute la journée… Ju)




Nous avons ensuite suivi la direction du Volcan Licancabour, moitié bolivien moitié chilien. Nous l’avions vu auparavant durant notre voyage à San Pedro d’Atacama au Chili. Mais de ce coté, il y a un joli lac vert dû à différents minéraux. Il n’est en revanche impossible de s’y baigner, car risque de désintégration au bout de 5 min et en plus il y a  un vent tellement froid qu’on n’a pas fait les malins trop longtemps. Les filles ont voulu quand même s’approcher du lac tandis que nous, eh bien… on a regardé les filles. 




Après ces jolis lacs (car à coté du vert il y en avait un tout blanc), le guide nous a arrêté dans un endroit superbe « las Rocas de D.Dali ». Un panorama superbe avec quelques bouts de pierre d’origine volcanique plantés dans le sable et des montagnes toujours de multiples couleurs. J’essaie depuis quelques temps de créer des panoramas à partir d’un logiciel mais ce n’est pas encore gagné alors je vous laisse admirer les photos une par une.
Avant de manger le midi, nous nous sommes retrouvés à une source chaude où une petite piscinette a été aménagée pour les touristes. Après de longues hésitations, on s’est retrouvé en maillot de bain dans une eau fort chaude en train de barboter à l’aise alors que les gens en dehors nous regardaient, congelés avec manteau, bonnet et gants. Ca nous a fait beaucoup de bien car ça nous a réchauffé pour tout l’après midi et ça a été la douche des 4 jours.



Après le repas et quelques centaines de kilomètres plus loin, on s’est arrété devant des geysers fumants. On voyait principalement des trous remplis de matière en fusion qui bouillait avec une odeur de souffre hallucinante. J’avais un peu peur pour Juliette et Oliv qui courait partout entre ces trous. La croute sur laquelle ils marchaient n’était pas sur… Bon au bout d’un moment j ai arrêté de râler et suit venu les rejoindre pour voir de plus près, ces bains venant du centre de la terre.




En partant des geysers, nous sommes passés par un col à plus de 5000m tranquille Emile.
Pour finir la journée, nous nous sommes posés devant «  el lago Colorada », un lac de couleur rouge (je ne sais pas trop pourquoi, car après que le guide l’ait dit une fois et que je lui aie reposé la question, il m’a clairement dit qu’il me l’avait déjà dit en baragouinant). Ce lac, l’été, abrite de nombreuses sortes de flamands roses mais en hiver… eh bien on en a vu trois par-ci, par-là. En fait, il y a beaucoup moins à manger durant l’hiver à cause de l’eau gelée, donc très peu reste ici.




Nous sommes arrivés au campement « Huayllajara » vers 16h30, petite journée, dans un refuge glacial où le vent soufflait très fort. Le guide nous a dit que durant la nuit il peut faire jusqu'à -25 degrés, ce qu’on n’a pas été vérifié. Lorsque le soleil s’est couché, on a fait un peu le même programme que la veille, une chtite coinche rapide, un repas délicieux (soupe et patates), au bord d’un poêle qui ne chauffait guère et un gros dodo dans le duvet avec toutes nos épaisseurs, le bonnet et encore pas mal de couvertures.


3ème jour





Le troisième jour commença sur les chapeaux de roue.
Nous sommes passés par « L’Arbol de Piedra », un lieu grand, très grand, de sable où il y a quelques pierres volcaniques de formes bizarres. On en a profité pour grimper dessus et s’émerveiller devant les montagnes multicolores alentour…



Oupppsss


Ensuite, nous sommes passés par « le désert de Sible », un désert quoi… Il y avait justement un train reliant la Bolivie et le Chili pour apporter les minéraux et quelques postes militaires. Qu’est ce qu’ils doivent s’embêter ces militaires, j’espère bien qu’ils savent jouer à la coinche !!
À partir de ce moment-là, le paysage a changé, on oublie les montagnes aux milles couleurs et bienvenue dans la région des lacs, de toutes tailles, de toutes les couleurs avec quelques flamands roses barbotant dans une eau gelée.
Puis ce fut au tour du « Salar de Chiguana », une étendue bien grande, pleine de sel à en éblouir les yeux. Après ces longues heures de route, une pause s’imposa dans un petit village où l’on cultivait le quinoa. Bon à cette époque, pas de culture, mais on a  pu savourer une bonne bière rafraîchissante au quinoa, pas mal !! Amis de la Belgique, la bière belge nous manque terriblement mais ce ne sera que pour mieux l’apprécier en rentrant.









Pour finir ce soir là, on a dormi dans un hôtel de sel. Les briques formant la maison, le sol, le sommier, les tables et les chaises, tout était blanc de sel. C’était bien joli et on a appris également que le sel garde la chaleur… Ca fait du bien. On a pu apprécier le repas sans moufles, papoter avec les autres et coincher de folie. Juliette en a profité pour faire une leçon à toutes les filles (même celles qui gèraient l’hôtel)  sur les bracelets brésilien : un fil à droite, un à gauche, alors tu croises par derrière puis tu passes en dessous et puis tu recroises… facile !!! Elle devient douée cette petite, qui sait ce sera peut être son futur métier en revenant. J’ai un peu peur qu’elle ne finisse complètement hippie ! En tous cas, ce fut une belle soirée dans cette maison de sel.






4ème jour








Nous voilà enfin tout proche du Salar d’Uyuni. De l’hôtel, seulement 20km nous séparait de cet endroit magique. Nous sommes partis très tôt, vers 6h, pour admirer le lever du soleil en plein milieu.
Le Salar est un impressionnant désert, tout plat situé à 3 700m sur les hauts plateaux où l’on ne voit que du sel jusqu'à l’horizon. Nous, le sel et rien d’autre !!! Beau beau beau !!! Cette étendue de sel est le vestige d’un lac d’eau de mer asséché de plus de 12 000 km2, c’est le plus grand du monde...
A certains endroits, le sol est divisé en plaques hexagonales de sel, à d’autres on observe en dessous de la couche de sel (50cm), une sorte de lac souterrain. Le lever du soleil fut un régal pour les yeux. Nous sommes partis ensuite petit-déjeuner sur « l’Isla Pescado », une île d’origine volcanique, perdu au milieu du salar où il y a des milliers de cactus vieux de 1000 à 2000 ans.
Après la visite de l’île, on a profité pour se régaler de photos rigolotes. Le terrain est tellement plat et vide qu’il est possible de jouer sur les perceptives. Notre imagination a pu se développer à volonté pour créer du grand n’importe quoi.















On en a encore profité un peu plus tard car notre 4x4 a crevé pour la 3eme fois de notre périple. Bon à la fin, on ne savait plus quoi photographier, heureusement que notre collègue franco-allemande Claudia nous a bien fait rire en tombant dans un de ces trou d’eau que je vous parlais auparavant.
Et voila, après ce très bon début de journée, le tour s’acheva, d’une, par une escale touristique pour acheter quelques souvenirs (genre du sel, quelle idée !!) puis par Uyuni. Le tour se terminant, cela signalait également notre séparation avec Lulu et Oliv qui partaient ensuite pour la Paz et la France,
Ce fut triste, très triste car nous avons passé de superbes moments, 24h/24 ensemble, bien rigolé, vu de paysages superbes et différents et gravi de superbes sommets (euh non…ça, ce sera pour un autre voyage). En tous cas ce fut un grand plaisir de passer un moment ensemble, ils nous ont bien reboosté à faire mille choses en si peu de temps… Merci à vous 2.


Les 4 condors du désert

Notre périple continue à 2. Après les avoir laissés à Uyuni, nous sommes revenu avec notre « super guide » à Tupiza passer 1 journée de repos. On a vu, de jour, le chemin qu’on avait pris à l’aller avec le bus et bien compris pourquoi on n’avait pas dormi. Ça tournait dans tous les sens.
A Tupiza journée tranquille, marché, petit mirador avec vue sur une quebrada rouge au soleil couchant et repos. Nous sommes restés qu’une nuit à Tupiza car on a envie d’un climat plus chaud et changer d’atmosphère, alors on a choisi Tajira, plus proche de l’Argentine et capitale du vin bolivien. En plus il paraîtrait qu’ils font des parillas… On va aller voir tout ça …


Tupiza




Encore des photos en perspective....










pas facile de faire pipi discrètement...



Rémi

2 commentaires:

  1. Paysages fantastiques! et quelle imagination vous avez! Par les jeux, on sent que l'esprit enfant est toujours là, même sur un désert de sel à l'infini, à bientôt
    Monique et Michel

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